
Construire un chemin de fer, c’est bien plus que simplement poser des rails les uns après les autres. C’est un immense puzzle d’ingénierie où chaque pièce doit être choisie avec soin. Pour Haïti, repartir de zéro signifie avoir la chance de faire les bons choix techniques dès le départ. Ces décisions détermineront si le futur réseau sera efficace, durable et adapté aux besoins du pays pour les décennies à venir.
La première question fondamentale est celle de l’écartement des voies. Il s’agit de la distance entre les deux rails. Adopter un « écartement standard », comme celui utilisé dans une grande partie du monde, permettrait d’acheter plus facilement des trains et des pièces de rechange à l’international. Ensuite, il faut choisir le type de locomotive. Les trains diesel sont plus simples à mettre en place car ils n’ont pas besoin de réseau électrique. Cependant, les trains électriques sont plus écologiques et plus puissants, mais ils exigent un réseau électrique national stable et fiable, ce qui représente un défi majeur en soi.
Le terrain montagneux d’Haïti impose également des défis de construction énormes. Il faudrait construire de nombreux ponts pour traverser les rivières et les vallées, ainsi que des tunnels pour percer les montagnes. Toutes ces structures devraient être conçues selon des normes modernes très strictes, notamment pour résister aux tremblements de terre et aux ouragans. La sécurité serait aussi une priorité absolue, avec des systèmes de signalisation modernes pour éviter les accidents et garantir la fluidité du trafic.
Enfin, il faut penser au « matériel roulant », c’est-à-dire les trains eux-mêmes. De quels types de wagons Haïti a-t-elle le plus besoin ? Des wagons pour transporter des conteneurs depuis les ports, des wagons réfrigérés pour les produits agricoles, ou principalement des voitures confortables pour les passagers ? Chaque choix technique, du simple boulon au type de locomotive, a un impact direct sur le coût, l’efficacité et l’utilité finale du chemin de fer.